Thomas Nandjiwarra Amagula

Collections
- Queensland Art Gallery / Gallery of Modern Art – Brisbane
- Art Gallery of Western Australia – Perth
- Art Gallery of New South Wales (AGNSW) – Sydney, Australie
- National Museum of Australia – Camberra
- National Gallery of Victoria (NGV) – Melbourne, Australie
- British Museum – Londres, Royaume-Uni
- Kluge-Ruhe Aboriginal Art Collection – University of Virginia, États-Unis
- Museum and Art Gallery of the Northern Territory (MAGNT) – Darwin, Australie
- South Australian Museum – Adélaïde, Australie
Distinctions:
- Président du Conseil d’Angurugu (1969), opposé à l’expansion minière sur les terres ancestrales
- Nommé magistrat aborigène en 1974 – l’un des tout premiers dans l’histoire australienne
- Président de la Aboriginal Cultural Foundation (1981) et de la Groote Eylandt Aboriginal Task Force (1985)
- Impliqué dans la gestion des royalties minières avec GEMCO/BHP
- Justice of the Peace et récipiendaire du MBE (Member of the British Empire) en 1970 pour ses services à la communauté
Œuvres
Thomas Nandjiwarra Amagula (vers 1924 – 1989)
Artiste aborigène, chef de communauté, magistrat et figure culturelle majeure de Groote Eylandt
Biographie
Thomas Nandjiwarra Amagula, également orthographié Nanjiwarra, est l’un des artistes les plus éminents issus du peuple Anindilyakwa de Groote Eylandt, une île située au nord-est du Territoire du Nord, en Australie. Né autour de 1924, Amagula s’est imposé comme une figure incontournable de l’art aborigène contemporain, tout en restant profondément enraciné dans les traditions culturelles de son peuple.
Ses œuvres, principalement réalisées sur écorce, se distinguent par une esthétique raffinée utilisant des pigments naturels(ocres, kaolin, charbon) et des motifs sacrés représentant les récits du Temps du Rêve (Dreaming), les totems ancestraux, les animaux marins, les étoiles du matin, et les figures mythologiques propres à Groote Eylandt. Sa technique associe lignes géométriques, pointillés et contrastes chromatiques, créant un style visuellement puissant et immédiatement reconnaissable.
Cette œuvre témoigne d’une technique caractéristique des artistes de Groote Eylandt, qui travaillent à partir de pigments naturels — rouge, blanc et jaune — appliqués par petites touches. Bien que des approches similaires aient été observées sporadiquement dans certaines régions voisines à la même époque, c’est à Groote Eylandt que cette méthode s’est véritablement imposée, devenant une signature esthétique propre à cette communauté artistique.
Bien que les pionniers de la peinture sur écorce de Groote Eylandt aient joué un rôle fondamental dans le développement de cet art, leur contribution reste encore trop souvent sous-estimée. Thomas Nandjiwarra Amagula incarne l’excellence artistique et la force morale de cette génération. Né près de Emerald River, il était l’un des fils du patriarche Tiamondu. Ses noms lui furent donnés en hommage aux éléments naturels : le vent du sud-est (Nandjiwarra) et le serpent de mer ancestral (Amagula). Il passa son enfance dans la brousse, éloigné de toute influence européenne jusqu’à la fin des années 1930.
Reconnu de longue date comme un chef charismatique et un fervent gardien des traditions, Nandjiwarra joua un rôle crucial dans la préservation des sites sacrés après la découverte de gisements de manganèse sur l’île en 1963. Ses négociations avec les compagnies minières aboutirent à la création du Groote Eylandt Aboriginal Trust, une structure gérée par les clans aborigènes eux-mêmes. En reconnaissance de son engagement exceptionnel envers sa communauté, il fut décoré en 1970 du titre de Member of the Order of the British Empire (MBE).
Sous sa direction, Groote Eylandt devint un modèle national : le taux de scolarisation atteignit 90 %, les services de santé furent renforcés, et des logements durables furent construits grâce à une gestion rigoureuse des redevances minières. Nandjiwarra comprit l’importance de conjuguer tradition et modernité pour assurer un avenir à son peuple.
En 1981, il présidait la Fondation culturelle aborigène, et en 1985, la Groote Eylandt Aboriginal Task Force. Il participa également à la gestion du Aboriginal Benefits Trust Fund et du BHP Royalties Trust Fund.
Présence dans les médias
Thomas Amagula apparaît également dans le film culte The Last Wave (1977) de Peter Weir, dans lequel il incarne “Charlie”, une figure mystérieuse associée au surnaturel et au Temps du Rêve.
Héritage
Thomas Nandjiwarra Amagula demeure une figure phare de la culture Anindilyakwa et de l’histoire artistique australienne. Par son art, il a su transmettre les récits sacrés de son peuple tout en s’imposant sur la scène artistique mondiale. Son engagement politique et communautaire a profondément influencé les droits fonciers, la justice et l’autonomie des peuples aborigènes du nord de l’Australie.
Expositions et collections muséales
Les œuvres de Thomas Nandjiwarra Amagula ont été largement exposées en Australie et à l’international. Elles font partie de plusieurs collections prestigieuses, notamment :
- Queensland Art Gallery / Gallery of Modern Art – Brisbane
- Art Gallery of Western Australia – Perth
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Art Gallery of New South Wales (AGNSW) – Sydney, Australie
- National Museum of Australia – Camberra
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National Gallery of Victoria (NGV) – Melbourne, Australie
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British Museum – Londres, Royaume-Uni
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Kluge-Ruhe Aboriginal Art Collection – University of Virginia, États-Unis
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Museum and Art Gallery of the Northern Territory (MAGNT) – Darwin, Australie
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South Australian Museum – Adélaïde, Australie
- Art Gallery of Western Australia – Perth
Ses œuvres sur écorce et ses artefacts rituels continuent d’être présentés dans des expositions consacrées à l’art aborigène du Top End.
Prix et ventes aux enchères
Les œuvres de Thomas Nandjiwarra Amagula sont activement recherchées par les collectionneurs du monde entier. Ses pièces ont été vendues aux enchères par des maisons prestigieuses telles que Bonhams et Sotheby’s. Voici quelques résultats notables :
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“Mythes du Pélican (Diptyque)”, vendu chez Bonhams pour 14 179 USD
Rôle communautaire et distinctions
Au-delà de son art, Amagula était un leader respecté :
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Président du Conseil d’Angurugu (1969), opposé à l’expansion minière sur les terres ancestrales
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Nommé magistrat aborigène en 1974 – l’un des tout premiers dans l’histoire australienne
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Président de la Aboriginal Cultural Foundation (1981) et de la Groote Eylandt Aboriginal Task Force (1985)
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Impliqué dans la gestion des royalties minières avec GEMCO/BHP
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Justice of the Peace et récipiendaire du MBE (Member of the British Empire) en 1970 pour ses services à la communauté