Emily Kam Kngwarray

Collections:
- National Gallery of Australia, Canberra
- National Gallery of Victoria, Melbourne
- The Art Gallery of NSW, Sydney
- Queensland Art Gallery, Brisbane
- Art Gallery of South Australia, Adelaide
- Art Gallery of Western Australia, Perth
- Museum and Art Gallery of the Northern Territory, Darwin
- Parliament House Art Collection, Canberra
- ATSIC Collection, Canberra
- The Araluen Centre of Arts and Entertainment, Alice Springs, NT
- Powerhouse Museum, Sydney
Artbank, Sydney - Museum of Victoria, Melbourne
- Campbelltown City Art Gallery, Sydney
- Benalla Art Gallery, Victoria
- University of New South Wales, Sydney
- University of Sydney Union, Sydney
- University of Wollongong Art Museum, NSW
- University of New England, NSW
- Victoria University of Technology, Melbourne
- Flinders University Art Museum, Adelaide
- Allen, Allen & Hemsley, Sydney
BP Australia - Transfield Collection, Sydney
- The Holmes a Court Collection, Heytesbury
- Auckland City Art Gallery, New Zealand
- The Kasumi Co. Collection, Japan
- Kelton Foundation, Los Angeles, USA
- Seattle Art Museum, Seattle, USA
- Kluge-Ruhe Aboriginal Art Collection, USA
- University of Virginia, Charlottesville, USA
- University of Miami, USA
- K.L.M. Royal Dutch Airlines, Amsterdam, Holland
- Chartwell Collection, New Zealand
- Donald Kahn Collection, Lowe Art Museum,
- The Vatican Collection, Rome, Italy
- Elton John Collection…
Chronologie:
- vers 1910 Emily Kame Kngwarreye est née dans son pays, Alhalkere, à environ 230 km au nord-est d’Alice Springs, en Australie centrale. C’est ici qu’elle rencontre pour la première fois un homme blanc (et des chevaux) vers l’âge de 10 ans.
- 1920 Les premiers pasteurs s’installent sur les terres des peuples Anmatyerre et Alyawarr, qui comprennent le pays d’Emily, et nomment la région Utopia.
- 1930 et 1940 Emily subit un mariage arrangé. Comme beaucoup d’autres aborigènes, Emily et son mari travaillent dans des propriétés pastorales. Elle travaille également avec les équipes de dromadaires transportant des fournitures entre Alcoota et Wolfram Mine sur la station Mount Riddock. À la fin des années 1940, Emily se remarie, dans ce qu’elle appelle un «mariage amoureux».
- 1976 Les droits fonciers des autochtones sont accordés dans le Territoire du Nord et Emily quitte la propriété pastorale.
- 1977 La fabrication de batik est présentée aux femmes d’Utopia dans le cadre d’un programme d’éducation étendu financé par le gouvernement. C’est le début de l’utilisation par Emily des matériaux introduits dans son art.
- 1978 Le groupe Utopia Women’s Batik est formé, avec Emily comme membre fondateur.
- 1979 Emily et d’autres femmes impliquées dans la revendication territoriale d’Utopia organisent une cérémonie à Awelye avant une audience du tribunal des revendications territoriales, démontrant ainsi la nature puissante de l’art en tant que preuve de l’établissement d’un lien avec le pays. Les peuples Anmatyerre et Alyawarr acquièrent le droit de propriété sur Utopia en vertu de la loi de 1976 sur les droits territoriaux des peuples autochtones (Territoire du Nord).
- 1988 L’Association des médias autochtones d’Australie centrale (CAAMA) achève son premier projet avec Utopia Women’s Batik Group, appelé Utopia – A Picture Story. Les 88 batiks en soie sont acquis par la collection Holmes at Court à Perth.
- 1988–89 La boutique CAAMA, basée à Alice Springs, initie un projet visant à présenter le groupe Utopia Women’s Batik à la peinture sur toile avec des peintures acryliques. Parmi les 81 œuvres achevées, on peut citer Emu Woman, la première toile d’Emily Kame Kngwarreye, qui attire immédiatement l’attention. La demande pour son travail augmente à un rythme phénoménal jusqu’à sa mort, près de huit ans plus tard. On estime qu’Emily a produit plus de 3000 œuvres en huit ans, soit une moyenne d’une par jour.
- 1989 Emily Kame Kngwarreye et Louie Pwerle sont les premières récipiendaires du projet Artistes en résidence CAAMA / Utopia financé par la Fondation Robert Holmes at Court. Cette résidence a été complétée à Utopia.
- 1990 Avec Louie Pwerle, Emily fait un rare voyage hors du désert pour une exposition de leurs peintures à l’Institute of Contemporary Art de Perth.
- Emily a cinq expositions personnelles à Sydney, Melbourne et Brisbane, en plus de 12 expositions de groupe. « Contemporary Aboriginal Art », Carpenter Centre for the Visual Arts, Harvard Uni. Massachusetts, USA.
- 1992 Emily se rend à Canberra pour recevoir une bourse de création d’artistes australiens du Premier ministre Paul Keating. C’est la première fois qu’un artiste autochtone reçoit ce prix prestigieux.
- « Aboriginal Paintings from the Desert », touring Russia; « Crossroads, Towards a New Reality, Aboriginal Art from Australia », National Museum of Modern Art, Kyoto and Tokyo
- 1993 Emily complète son œuvre composée de 22 panneaux, Alhalkere Suite, qui lui a permis d’entrer dans le prix Joan and Peter Clemenger de l’art contemporain à la National Gallery of Victoria. L’œuvre appartient maintenant à la National Gallery of Australia. Big Yam Dreaming, une œuvre épique de 8 mètres sur 3 mètres, est terminée et donnée au National Gallery of Victoria. »Aratjara – Australian Aboriginal Art », touring Germany, Londres (Haywood Gallery) et Denmark (Louisiana regional gallery)
- 1996 La Queensland Art Gallery organise une grande rétrospective nationale des œuvres d’Emily, prévue pour 1998. Emily rend hommage à la galerie en réalisant sa dernière installation majeure, Utopia Panels, composée de 18 pièces. Au cours des deux dernières semaines précédant son décès, Emily a peint une série de 24 petites toiles sur une période de trois jours, appelée « La dernière série ». Ces travaux représentent une rupture radicale avec tous les travaux précédents.
Emily décède le 2 septembre 1996. - 1997 Biennale de Venise
- 1999 La première exposition en solo de ses oeuvres aura lieu à Amsterdam.
- 2000 Le travail de Kngwarreye faisait partie de huit groupes individuels et collaboratifs d’artistes indigènes australiens présentés dans le prestigieux Nicholas Hall du Musée de l’Ermitage en Russie. L’exposition a reçu un accueil positif des critiques russes, dont l’un a écrit:
C’est une exposition d’art contemporain, non pas dans le sens où elle a été faite récemment, mais en ce sens qu’elle s’inscrit dans la mentalité, la technologie et la philosophie de l’art radical des temps les plus récents. Personne, à part les Aborigènes d’Australie, n’a réussi à exposer un tel art à l’Hermitage. - 2007 Tim Jennings, de la galerie et musée culturel Mbantua, achète sa peinture arth’s Creation, 1995 Synthetic polymer pant on linen, four panels, 632 x 275 cm, Est: A$500,000–700,000 se vend pour 1 056 000 dollars australiens lors d’une vente aux enchères de Deutscher-Menzies à Sydney, établissant un nouveau record d’œuvre aborigine.
- 2008 The National Art Center, Tokyo,
- 2013 The Emily Museum ouvre à Cheltenham, en Australie ; c’est le premier musée dédiée à un·e seul·e artiste aborigène.
- 2017 Earth’s Creation, 1995 Synthetic polymer pant on linen, four panels, 632 x 275 cm, Est: A$500,000–700,000 se revend A$2,100,000.
- 2019 La Galerie Gagosian à New York fait sa première exposition d’Art Aborigine avec olusieurs oeuvres d’Emily Kame Kngwarreye venant de Kluge-Ruhe Aboriginal Art Collection of the University of Virginia and the Collection of Steve Martin and Anne Stringfield
Prix:
- 1992 Australian Artists Creative Fellowship, Australia Council.
- 1988 Keating Art Award
Record:
“Earth’s Creation I”, une peinture de 632× 275 cm réalisée en 1994, a été vendue à Sydney
Œuvres
Emily KAME KNGWARREYE (1910-1996)
« Arlatyey » 56×56 cm – 1996 Provenance: Utopia, NT Creative Native Aboriginal Art Gallery and Emporium, Perth, Western Australia, Private Collection, New York, NY, Kelton Collection, Santa Monica, CA includes certificate of authenticity and photographs of artist with work
Emily KAME KNGWARREYE (1910-1996)
« Earth Creation » 198 x 287 cm – 1995-96 Provenance: Dacou Gallery Collection privée, Australie VENDU
Emily KAME KNGWARREYE (1910-1996) 51×76 cm
« Emily’s Country » 89x121cm 1994 Provenance: Hank Ebes Collection Kluge-Ruhe Collection, Virginie, USA VENDU
Emily KAME KNGWARREYE (1910-1996) 51×76 cm
90×60 cm 1995 Provenance: (Collection Arnaud Serval) VENDU
Emily Kam Kngwarray ou Emily Kame Kngwarreye (1910–1996)
Emily Kam Kngwarray, Ntang Dreaming 1989 – Galerie nationale d’Australie. © Succession d’Emily Kam Kngwarray / DACS 2024
Emily Kam Kngwarray à la Tate Modern : une rétrospective majeure
Une figure incontournable de l’art aborigène et contemporain
Née dans les Utopia Homelands, au cœur du Territoire du Nord australien, Emily Kam Kngwarray n’a commencé à peindre qu’à un âge avancé, après avoir longtemps pratiqué le batik traditionnel. En quelques années, elle a marqué l’histoire de l’art par une œuvre puissante, à la croisée des traditions aborigènes et de l’abstraction contemporaine.
Une rétrospective d’envergure à la Tate Modern
Du 10 juillet 2025 au 11 janvier 2026, la Tate Modern consacre une grande rétrospective à cette artiste exceptionnelle. L’exposition mettra en lumière ses toiles monumentales et la profondeur de son lien avec Alhalkere, son territoire ancestral. Ses compositions, à la fois vibrantes et méditatives, révèlent la force spirituelle du paysage australien.
Un style audacieux, profondément enraciné
Dans un contexte marqué par les contraintes sociales imposées aux femmes aborigènes, Kngwarray s’est imposée avec un langage visuel unique. Sa maîtrise des couleurs, du pointillé, des formes et des traits libres lui a permis de développer un style audacieux, qui réinvente les codes de la peinture tout en restant fidèle à son héritage culturel.
Une œuvre ancrée dans la terre et la mémoire
L’exposition retrace l’évolution de son art, depuis ses premières œuvres acryliques, comme Emu-Woman, jusqu’à ses compositions plus épurées. Chaque toile traduit à la fois une vision intime du territoire et les récits du peuple Anmatyerre, porteurs d’une mémoire millénaire. Le rythme des points évoque le bush australien, tandis que les traits amples rappellent l’immensité du désert.
Tradition et innovation
Kngwarray a également su renouveler les pratiques artistiques aborigènes, notamment avec la technique du « dump dump », caractérisée par de larges touches de peinture appliquées avec intensité. Chaque œuvre devient une narration visuelle, racontant la vie des plantes, des animaux, des esprits et des humains qui habitent Alhalkere.
Un art universel, au-delà des frontières
Ancré dans une tradition spirituelle et collective, son travail transcende les cultures. Il invite le public à se connecter à un univers sensoriel, loin des cadres de lecture occidentaux.
« Ses œuvres racontent l’histoire d’un pays : elles sont audacieuses, luxuriantes et vivantes », souligne Kelli Cole, co-commissaire de l’exposition.
Trois lieux pour célébrer un héritage vivant
En parallèle de cette rétrospective à Londres, Aborigène Galerie Paris et la Pace Gallery présenteront également des œuvres de l’artiste, dont ses tout premiers batiks réalisés à Utopia. Ces trois expositions complémentaires rendent hommage à une créatrice majeure, dont la vision continue d’inspirer les nouvelles générations à travers le monde.
Born in the Utopia Homelands of the Northern Territory, Emily Kam Kngwarray only began painting in her late sixties, after many years of practicing traditional batik. In just a few years, her work became a powerful bridge between Aboriginal cultural heritage and contemporary art.
From July 10, 2025, to January 11, 2026, Tate Modern will host a major retrospective of her work. The exhibition will highlight her monumental paintings, revealing the depth of her connection to Alhalkere, her ancestral land. Through her vibrant and intricate patterns, Kngwarray conveys the spiritual power of the Australian landscape.
Despite the social constraints faced by Aboriginal women of her time, she established a bold and unique style deeply rooted in her culture. Her mastery of color, dotting, and linear drawing made her a major figure in both the Australian and international art scenes.
This exceptional exhibition traces the evolution of her visual language, from her early acrylic works like Emu-Woman to her more minimalist canvases. Her paintings express both a personal vision of the land and the stories of the Anmatyerre people, inheritors of ancestral ties to the earth. The dots evoke the rhythm of the Australian bush, while her sweeping lines recall the vastness of the desert.
Kngwarray was an innovator within Aboriginal traditions. Notably, she developed the « dump dump » technique, applying paint in broad, dynamic strokes. Each canvas tells a story — of the plants, animals, spirits, and people who inhabit Alhalkere.
Deeply rooted in Aboriginal culture, her art transcends cultural boundaries. It invites viewers to connect with a sensory and spiritual universe, far from Western frameworks of interpretation. “Her works tell the story of a country: they are bold, lush, and alive,” summarizes Kelli Cole, co-curator of the exhibition.
Alongside this retrospective at Tate Modern, Aborigène Galerie Paris and Pace Gallery in London will also showcase works by the artist, including her very first batiks from Utopia. Together, these three exhibitions celebrate the legacy of a major artist whose vision continues to inspire new generations around the world.

