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Paddy Bedford 

Collections

Museum of Contemporary Aboriginal art (AAMU), Ultrecht, Hollande
Art Gallery of New South Wales, Sydney
National Gallery of Victoria, Melbourne
National Gallery of Australia, Camberra
Museum and Art Gallery of the Northern Territory, Darwin
The Essl collection, Vienne, Autriche
Jürg Dähler Collection, Suisse
Rupert Myer Collection, Austalie
The Collection of Colin and Elizabeth Laverty, Australie

Prix

Œuvres

Biographie

Paddy Bedford  ou Paddy Nyunkuny Bedford (1922-2007) était un grand artiste contemporain aborigène de Warmun dans le Kimberley, et l’un des huit artistes australiens sélectionnés pour un projet d’architecture au Musée du Quai Branly.

Bedford est né dans le Kimberley vers 1922 dans une propriété qui lui a donné son nom de famille – Downs Bedford.

Le propriétaire, Paddy Quilty, était à l’origine du nom donné, Bedford. Quilty est connu pour avoir été impliqué dans l’empoisonnement d’un groupe d’aborigène dans la région avant la naissance de Bedford.

Les survivants quittent cette terre pour rejoindre une ferme d’état à Violet Valley. Paddy retournera pourtant avec sa famille sur cette ferme de Bedford Downs (après que les chiens des aborigènes eurent été abattus à Violet Valley).

Lorsque le propriétaire voit pour la première fois ce bébé, il dit à ses parents qu’ils peuvent l’appeler comme lui, Paddy. En  réponse à une invitation officielle à visiter la tombe de Quilty, Bedford a répondu :

« Pourquoi devrais-je aller voir ce salaud de bâtard? ».

La vie de Bedford, comme celle de ses parents, a été très difficile suite à la politique raciale appliquée par les blancs au début du 20e siècle en Australie.

Ses parents ont survécu, mais ont dû changer de ville à plusieurs reprises  pour fuir les meurtres  d’aborigènes régulièrement commis. Bedford, comme la plupart des hommes aborigènes dans le Kimberley, a travaillé comme gardien de troupeau presque toute sa vie, travaillant souvent en échange seulement d’un peu de thé, de farine et de tabac.

Lorsqu’une nouvelle loi fut promulguée en 1969 instaurant  qu’un salaire égal était requis pour « l’homme blanc » et « l’homme noir », les propriétaires ont répondu en licenciant leur personnel aborigène, dont Bedford.

Il a ensuite réussi à retrouver du travail pendant un certain temps dans le domaine de la construction de routes.

Pendant la saison humide, il retourne vivre de façon traditionnelle dans le bush, où il apporte de nouvelles connaissances tribales et améliore les techniques de la chasse.

Paddy était un très bon chasseur; le talent avec lequel il utilisait le boomerang et le propulseur lui valut une grande réputation. Initié au Gija, il a toujours peint pour les cérémonies, mais il se lance dans une carrière artistique tardivement, lorsque Freddie Timms quitte Turkey Creek, communauté célèbre d’où sont issus de nombreux artistes de renom, pour s’installer à Crocodile Hole, en 1997 Bedford,   qui était d’abord familier de la peinture sur corps ne commença à peindre sur toile qu’aux alentours de 1998, avec d’autres artistes de la localité Warmun / Turkey Creek, et encouragé par l’ancien galeriste, Tony Oliver.

Le «Kimberley-Orient» ou le style «  Turkey Creek » de la peinture de Bedford est l’empreinte du patrimoine de Bedford.

Son travail rappelle les lignes fortes et les formes arrondies d’artistes tels que Queenie McKenzie et Jack Britten ainsi que les styles minimalistes de Rover Thomas (exposé au Quai Branly) et Paddy Jaminji.

Les Peintures de Bedford sont imprégnées par le récit et l’histoire, en couches, avec des histoires de temps, de lieu et de rêve.

La complexité des récits de Bedford, dans leur combinaison unique mélangeant l’existence contemporaine et l’histoire avec ses systèmes de croyances anciennes, est présentée dans des toiles à la fois simples et audacieuses vagues représentations de paysages (comme s’ils étaient vus du ciel), des lignes très larges, des formes arrondies mais abordant surtout en noir et blanc ses relations aux évènements historiques de son pays.

Dans ses dernières toiles, les couleurs sont vives, brûlantes  et les formes fortes, audacieuses, où l’on ressent la violence du passage d’une surface opaque sur une toile plus fluide et lisse.

En émane une double nature de l’espace, à la fois  puissamment positif et négatif , dur et doux.

En 2000, pendant les jeux olympiques, l’un de ses tableaux était représenté sur la couverture du magazine de vol de l’United Airlines.   Paddy Bedford était l’un des artistes fondateurs de « Arts Jirrawun », société créée pour aider le développement et la vente d’œuvres d’artistes aborigènes de certaines parties de la région de Kimberley.

Paddy Bedford a fait l’objet d’un catalogue important et de rétrospective au Musée d’art contemporain, Sydney en 2006-2007.

On le qualifie parfois de second Rover thomas (pour certains, il est le meilleur artiste australien du XXème siècle).

Très tôt, il attire l’attention des professionnels et des amateurs. Une revue artistique australienne l’a inclus dans sa liste des 50 artistes australiens à collectionner.

Il devient, dans les derniers mois de sa vie, alors que certains journalistes le présentent comme un « trésor national vivant », l’un des artistes aborigènes les plus côtés.